Message dominical 22 mars 2020

Un message dominical pour le 4e dimanche du carême.

 

   

22 mars 2020, 4e dimanche du carême

   
   

Merci à Christine pour le bouquet de fleurs pour ce dimanche !

 

Les textes du jour

 

Psaume 23

Jean 9

 

 

Un cantique

 

Confie à Dieu ta route

 

 

Pendant la période de confinement, nous partageons un moment de culte par WhatsApp, le dimanche matin à 10h30. 

Pour vous inscrire au groupe, merci de prendre contact avec la pasteure.

   
   

Dans le texte de l’Évangile les disciples interrogent Jésus. Pourquoi cet homme est-il aveugle ? « Qui a péché, lui ou ses parents » ? (v. 2, NBS).

Les disciples cherchent à donner une explication à la situation qu’ils observent : un homme aveugle, assis, mendiant. Pour eux, il n’y a pas de doute : un tel handicap a une cause. C’est que la personne a péché. Mais ce cas est particulièrement difficile et interroge leur savoir. Comment comprendre que l’aveuglement de cet homme est une punition, tandis qu’il est né ainsi ? Serait-ce peut-être que ses parents ont péché, et que lui porterait les conséquences de leur péché ? Cette explication ne semble pas leur convenir pleinement et ils en parlent au maître.

Et nous ? Savons nous pourquoi ce virus envahit notre pays ? Est-ce la faute aux Chinois, à nous, ou peut-être à ceux qui ne respectent pas à la lettre le confinement ?

Suivons Jésus à travers le long développement de ce chapitre qu’on pourrait résumer ainsi : « Voir ou ne pas voir : telle est la question ». A ce sujet les versets 1 et 2 sont particulièrement intéressants. Jésus voit un homme et les disciples posent une question à son sujet. Pour poser leur question ils ont bien du le voir, eux aussi, mais le texte ne le précise pas. C’est comme si, en le voyant, ils ont avant tout vu un problème d’ordre théologique. 

Dans sa réponse, Jésus ne donne pas la raison ultime, en expliquant finement pourquoi l’aveugle est né ainsi. Cette question restera pour toujours sans réponse. Et pour cause : pour Jésus il ne s’agit pas de demander pourquoi ceci ou bien cela, mais pour quoi. Et le pour quoi c’est la lumière, c’est lui-même, c’est le jour (cf. v. 3-5). Les disciples creusent le passé pour expliquer et pour comprendre. Jésus les place dans le présent et tourne leurs regards vers l’avenir.

Et nous ? Nous ne saurons jamais pourquoi cette situation nous arrive, pas plus que les disciples ont obtenu leur réponse. Nous sommes confinés pour que le virus se propage le moins possible, pour que le moins possible de personnes soient infectées. Mais il n’y a pas de raison particulière à cela.

Dans le récit de Jean 9 les voisins et les pharisiens ne semblent pas se poser la même question que les disciples. Eux, ils ne s’interrogent qu’après, quand l’aveugle est devenu un homme qui voit. C’est à ce moment-là que pour eux la situation est difficile à comprendre.
Les voisins n’en croient pas leurs yeux, littéralement ! Ils l’avaient vu aveugle et d’un coup ils le voient voyant ! Mais c’est impossible, expriment-t-ils par leurs questions.
Pour les pharisiens il est difficile de comprendre comment quelqu’un peut faire du bien un jour de shabbat. Si quelqu’un fait du bien c’est que cela lui est donné par Dieu. Mais cela implique, pour eux, que la personne qui fait du bien respecte toutes les lois religieuses qu’ils observent, eux aussi.

La réponse de Jésus à la fin du chapitre est à première vue énigmatique : « Jésus leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : ‘Nous voyons’ ; aussi votre péché demeure » (v. 41, NBS). Pour lui la croyance des uns et des autres – y compris celle des disciples – est un aveuglement. Chacun à sa manière est convaincu de l’explication qu’il donne à la situation qu’il observe : le handicap se justifie comme une punition, l’aveugle est aveugle et restera aveugle toute sa vie, quelqu’un qui vient de Dieu respecte les commandements de Dieu.

Jésus caractérise les certitudes de chacun d’entre eux d’aveuglements. Or, bonne nouvelle, quelque chose dans ce récit les fait interroger les limites de ce qu’ils peuvent comprendre : un homme né avec un handicap, un aveugle qui voit, du bien est fait à un moment inhabituel.
Leurs certitudes volent en éclat…et paradoxalement c’est une façon de voir plus clair !

La situation inédite que nous vivons aujourd’hui fait aussi tomber quelques unes de nos convictions acquises au fil du temps. La fragilité de l’humanité – de toute l’humanité – nous est rappelée avec force. Cela ne nous rend pas plus fragiles, mais nous ramène à la confiance.

Marlies Voorwinden

22 mars 2020

   

 

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