Message dominical 26 avril 2020

Un message dominical pour le deuxième dimanche après Pâques. 

 

   

Merci à Christine pour le bouquet de fleurs et à Guillaume de l’avoir transposé virtuellement…dans le temple !

 

Les textes du jour

 

Psaume 16

Luc 24,13-35

Nouveau

Vous pouvez écouter le texte de l’Évangile en audio, enrégistré par Stéphane

 

Un cantique

 

Reste avec nous, Seigneur

 

 

   
   

Le message dominical en audio

Pendant ma sortie d’une heure, cette semaine, j’ai croisé quelqu’un, à plus de 2m de distance bien évidemment. Il était au téléphone. Le seul mot que j’ai compris dans sa discussion était « confinement ». Pas étonnant que son échange tourne autour de ce sujet en ce moment. Il suffit d’ailleurs d’allumer la télé à l’heure du journal télévisé pour entendre parler du coronavirus, du nombre de morts en France ou dans le monde, du déconfinement et de ses conditions. « Covid-19 » est le grand thème du moment. La preuve : je vous en parle dans ce message dominical, même si le texte biblique n’en parle pas.

Dans le texte biblique il y a un autre sujet qui fait la Une des discussions. Seul un voyageur ne semble pas au courant. Il entame la discussion avec deux disciples qu’il croise en chemin. Même si les disciples s’étonnent que le voyageur n’est pas au courant des nouvelles, ils expliquent la situation. L’évangéliste a pris soin de partager ce discours et ainsi nous en avons la trace dans le dernier chapitre de l’Évangile de Luc. Dans son explication, l’un des disciples, Cléopas, partage sa confession de foi. Il dit qu’ils parlaient de celui qui « était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple » (v. 19, NBS). C’est une belle confession de foi ! Néanmoins, leur foi en ce prophète ne les rend pas heureux. Elle est formulée au passé. Ce qui a donné consistance à leur foi n’est plus et leur foi s’est effondrée.

Cléopas dit comment cela s’est passé : Jésus le Nazaréen a été condamné à mort (v. 20). Il va même jusqu’à partager sa déception, qu’il partage avec l’autre disciple : « Nous espérions que ce serait lui qui apporterait la rédemption à Israël » (v. 21, NBS). Il raconte aussi la suite de l’histoire, à savoir que certaines femmes ont annoncé que des anges ont dit qu’il est vivant. Cela pouvait signifier une bonne nouvelle dans la déception générale. Mais, fake news obligeant, certains sont allés voir ce qu’il en était et il n’ont pas trouvé le vivant. Et sans Lui, sans le Vivant, tout l’histoire et le nouvel espoir donné par les femmes n’est rien. Leur déception reste.

A la fin du passage leur déception n’est plus. Les deux disciples ont reconnu le Seigneur et de retour à Jérusalem ils remarquent qu’il en est de même pour les autres. Étonnamment la confession de foi des disciples à Jérusalem, qui ont reconnu le vivant, est toujours formulée au passé : « Le Seigneur s’est réveillé, et il est apparu à Simon ! » (v. 34, NBS). Avant cela déjà, Cléopas et son ami se sont dit, en interprétant leur passé : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, lorsqu’il nous parlait en chemin […] ? » (v. 32, NBS). Ce sont tout autant de moments du passé qui prennent sens dans le présent.

Pourtant, la foi n’est pas une façon de revivre de vieilles histoires en les interprétant différemment. Quant aux disciples, leur présent est toujours coloré par un événement passé, mais l’événement en question a changé. Non plus la mort et la déception, mais la résurrection annoncée et reconnue est le centre de leur présent. Le Seigneur réveillé, le Christ ressuscité est le début d’une espérance nouvelle pour leur vie et pour la vie de tous les disciples après eux. Cela avait déjà commencé en chemin, quand leur cœur brûlait. Le voyageur, le Seigneur expliquait les Écritures en commençant par les récits les plus anciens. Par l’explication des Écritures Jésus leur montrait que leur espérance d’avant tenait encore. La mort ne l’avait pas anéanti. Celui dont ils espéraient qu’il venait apporter la rédemption était bien le Rédempteur.

Après ces découvertes, les deux disciples repartent à Jérusalem ; même si juste avant le repas ils avaient invité le voyageur rencontré en chemin, car ils considéraient qu’il était déjà trop tard pour continuer le chemin. Ils retournent joyeux à Jérusalem. Le Seigneur s’est réveillé et il leur est apparu ! Ils sont eux-mêmes ressuscités par la rencontre. L’impossible retour devient imaginable et faisable, l’espoir effondré laisse la place à l’espérance. Ils veulent partager cette nouvelle !

En ce moment nous ne pouvons pas partager la nouvelle du Seigneur vivant les uns avec autres comme nous avons l’habitude de le faire. Nous ne pouvons pas manifester aux autres, par notre présence, la vie que Dieu nous donne en partage. Nous ne pouvons pas se rencontrer, même entre proches, amis, frères et sœurs, qu’ils soient chez eux, à l’hôpital ou en prison. Néanmoins, par l’espérance qui nous est donnée, nous savons que celui que nous avons reconnu comme vivant pour nous l’est aussi pour les autres, malgré la distance qui nous sépare d’eux.

Seigneur, visite nos cœurs, visite celles et ceux que nous aimons et aussi toutes celles et ceux auxquel.les nous ne souhaiterions pas rendre visite et demeure avec nous tous.

Pasteure Marlies Voorwinden

26 avril 2020

   

 

Contact