Message dominical 3 mai 2020

Un message dominical pour le troisième dimanche après Pâques. 

 

   

Merci à Christine pour le bouquet de fleurs et à Guillaume de l’avoir transposé virtuellement…dans le temple !

 

Les textes du jour

 

Psaume 23

Jean 10,1-10

Vous pouvez écouter le texte de l’Évangile en audio, enrégistré par Stéphane

 

Un cantique

 

A toi, mon Dieu, mon coeur monte

 

 

   
   

 « Je suis la porte » dit Jésus à deux reprises (v. 7 et 9), au début du dixième chapitre de l’Évangile de Jean. Cette déclaration peut étonner : on s’imaginerait plus facilement que Jésus se compare au berger (il le fera d’ailleurs quelques versets plus tard) ou au gardien, mais pas à une chose aussi banale qu’une porte.

Néanmoins, cette déclaration n’est pas isolée. Dans l’évangile de Jean il y a sept déclarations différentes de Jésus qui commencent par « Je suis » : Je suis le pain ; la lumière ; le bon berger ; la résurrection et la vie ; le chemin, la vérité et la vie ; le vrai cep. Finalement, parmi ces déclarations, il n’y a que le « bon berger » qui est un humain. Et encore, le « bon » laisse entendre qu’il ne s’agit pas de n’importe quel berger. Les six autres déclarations concernent une chose ou un concept. Jésus ne se compare donc pas à quelqu’un ou à une fonction particulière. Il ne dit pas que certains groupes humains ou fonctions lui ressemblent davantage ou expriment mieux que d’autres ce qui est important pour lui et pour sa mission. L’image veut dire autre chose. Par chaque déclaration Jésus laisse entrevoir quelque chose de son identité. Il utilise un langage poétique, qui est là, non pas pour nous amener à la chose décrite, mais pour nous permettre de comprendre autre chose.

Mais où est-ce que l’image de la porte peut nous entraîner ? Même si l’image du berger est plus connue, plus souvent reprise dans des tableaux au fil des siècles, la porte est aussi une image connue depuis l’Ancien Testament. La porte représente alors l’accès au salut ou l’entrée au Royaume de Dieu (par exemple Ps 118,9 ou Mt 7,13).

La porte dont il est question dans cette image peut donc ouvrir sur le salut ou le Royaume de Dieu. Et si ces références ne sont pas assez explicites aux oreilles des auditeurs – le verset 6 indique leur incompréhension quant au discours exprimé jusque-là – il y a encore la première partie de la déclaration qui peut aider à saisir le sens de la déclaration : « Je suis ». Ce « Je suis », comme pour les autres déclarations de Jésus, renvoie au nom avec lequel Dieu s’est révélé à Moïse au buisson ardent : « Je suis celui qui suis » (Ex 3,14, LS1910). Tout cela laisse entendre que la comparaison que Jésus fait avec la porte est loin d’être une banalité.

Que peut donc nous apprendre la porte dans sa compréhension théologique ? La porte, avant tout, est un endroit qui permet l’entrée et la sortie. Le verset 9 précise d’ailleurs cette possibilité pour les brebis qui sont entrées dans l’enclos : « C’est moi qui suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera des pâturages » (v. 9, NBS). Par la porte, les brebis peuvent entrer dans la sécurité de l’enclos et sortir à la découverte des pâturages.

Nous pouvons faire un parallèle ici avec l’église comme lieu où se retrouvent ceux qui pour leur salut font appel à Jésus et souhaitent participer à l’établissement du Royaume de Dieu. Nous sommes alors très loin d’une église où l’on rentre pour y rester, protégés du monde et des autres. Ni l’enclos, ni l’église ne sont un « terminus ». Ce sont des lieux de repos, certes, de ressourcement aussi, avant de quitter une nouvelle fois ces lieux de passage.

La porte est aussi à la fois un lieu de passage et une forme de barrière. Ainsi Jésus, la porte permet l’ouverture de l’enclos et le protège. Néanmoins, l’enclos sans toit donne beaucoup de possibilités pour escalader un mur. Cela signifie – le passage sur les voleurs nous y rend attentif – que ce n’est pas parce que quelque chose se passe dans l’enclos que cela est en vue de la vie des brebis.

De la même manière il arrive que nous vivons dans l’église des situations ou que nous y entendons des discours qui ne nous permettent pas de vivre l’ouverture et la protection dont ils devraient témoigner. Cela n’empêche pas de considérer l’existence de cette porte qui est là : « pour qu’ils aient la vie et l’aient en abondance » (v. 10, NBS).

Quelle que soit notre situation, Jésus, comme la porte, nous protège des dangers de l’intérieur et de l’extérieur et nous apporte liberté et Vie.

Pasteure Marlies Voorwinden

3 mai 2020

   

 

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